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Daniel Buren au Conseil d’État : secrets et controverses des colonnes du Palais-Royal

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Un symbole artistique au coeur de la politique

Imaginez-vous en 1985, dans la cour d’honneur du Palais-Royal à Paris, où se dresse un parking peu flatteur. C’est là que Daniel Buren, artiste controversé de l’époque, présente son oeuvre audacieuse : 260 colonnes de marbre striées de noir et blanc. Cette installation, loin de faire l’unanimité, déclenche une tempête politique et esthétique.

Le Ministre de la Culture de l’époque, Jack Lang, soutient le projet, voyant en lui une opportunité de réaménager un espace délaissé. Cependant, des figures conservatrices au sein du Conseil d’État voient les choses autrement, perçues comme une atteinte au patrimoine classique français.

Une bataille juridique sans précédent

Alors que les travaux commencent, ils sont abruptement stoppés par une décision du tribunal administratif de Paris en février 1986, suite à un avis négatif des architectes des Bâtiments de France. Le Conseil d’État, appelé à trancher en appel, confirme cette décision, posant un point d’arrêt crucial juste avant les élections législatives.

Le changement de gouvernement amène un nouveau ministre de la culture, François Léotard, qui, contre toute attente, décide de poursuivre les travaux. Ce retournement soulève questions et controverses : était-ce une décision politique stratégique ou un véritable soutien à l’art contemporain?

Le coût de la persévérance

Le ministre Léotard, informé par Alain Seban, conseiller d’État, apprend que le coût de la démolition des colonnes s’élèverait à une somme aussi astronomique que leur achèvement. La décision de poursuivre devient ainsi un calcul économique autant qu’esthétique.

Daniel Buren lui-même n’était pas préparé à un tel combat. Il partage avec les jeunes magistrats et les conseillers d’État, lors d’une rencontre, que malgré une commande publique, l’artiste reste vulnérable aux caprices politiques et publics.

  • Une oeuvre d’art peut-elle modifier l’identité d’un lieu historique?
  • Les décisions politiques sont-elles toujours influencées par des considérations esthétiques ou historiques?
  • Comment les artistes naviguent-ils dans le tumulte des opinions publiques et politiques?

Ce récit des colonnes de Buren au Palais-Royal nous rappelle combien l’art peut être un miroir puissant des tensions sociales et politiques, et comment, parfois, il devient lui-même un champ de bataille pour les valeurs culturelles d’une nation.

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