Remise en question de la politique migratoire française
Les résultats du scrutin du 7 juillet ont montré que bien que le risque d’un gouvernement d’extrême droite soit provisoirement écarté, les préoccupations qui ont poussé des millions de Français à voter pour le Rassemblement national (RN) n’ont pas disparu. Parmi ces préoccupations, l’immigration est un thème récurrent qui continue d’alimenter les tensions et les débats au sein de la société.
En effet, l’immigration est un sujet qui suscite l’indignation, notamment après chaque naufrage tragique en Méditerranée ou en Manche. Elle provoque aussi l’incompréhension, voire la colère, de ceux qui ne trouvent pas de solutions politiques adaptées pour gérer ce phénomène pourtant millénaire.
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Une approche régalienne controversée
Depuis plusieurs années, la question migratoire est traitée par le seul prisme du pouvoir régalien. Cette approche se base sur la frontière nationale, avec le ministre de l’intérieur comme chef de file, la délivrance des titres de séjour comme principal outil, et le contrôle et la violence comme méthodes.
Cependant, cette approche régalienne organisée selon une logique de contrôle des espaces et des personnes présente plusieurs limites. Elle ne parvient souvent pas à atteindre les résultats escomptés, contribue à construire une image négative de l’étranger et occulte la réalité complexe des migrations.
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Les conséquences de cette politique
L’approche régalienne de la politique migratoire réduit souvent l’immigré à une menace à l’ordre public dont il faut se protéger, sans considérer sa dimension humaine. Cette perception a des conséquences directes sur la façon dont sont traités les demandeurs d’asile, les réfugiés, les travailleurs et étudiants étrangers, ainsi que leurs familles.
Face à cette adversité politique, administrative et sociale, seul un accompagnement social adapté, organisé par l’Etat, les collectivités et la société civile, peut apporter des solutions.
Une nécessaire révolution copernicienne
Pour répondre aux interrogations et aux craintes des citoyens à l’égard de la migration, modifier le regard porté sur les étrangers et améliorer le sort des personnes engagées dans un parcours migratoire, il est nécessaire d’engager une véritable révolution copernicienne.
Celle-ci nécessitera un changement radical dans la manière dont la politique migratoire est conçue et mise en œuvre. Ce changement doit se faire dans le respect des droits de l’homme et dans une perspective d’inclusion et de coexistence pacifique.
Voici quelques propositions pour repenser la politique migratoire française :
- Abandonner la logique de contrôle régalien au profit d’une approche humaniste et inclusive.
- Reconnaître et valoriser la contribution des immigrés à la société française.
- Renforcer les dispositifs d’accompagnement social pour les migrants.
- Promouvoir une politique d’intégration basée sur le respect mutuel et l’égalité des droits.