Michel Barnier et son approche de la cohabitation
Le débat budgétaire a commencé à l’Assemblée nationale en octobre, plongeant la chambre dans une confusion. Michel Barnier, à la tête du gouvernement, a choisi de jouer la carte de la patience plutôt que d’utiliser le fameux « 49.3 », un outil constitutionnel permettant l’adoption d’un projet de loi sans vote. En comparaison, l’ancienne première ministre Elisabeth Borne avait rapidement utilisé ce levier pour faire adopter l’un des volets du projet de loi de finances 2024.
La situation de Barnier est complexe. Sa base parlementaire est beaucoup moins large que celle de ses prédécesseurs, Elisabeth Borne et Gabriel Attal, ce qui le force à marcher sur des œufs avec un Parlement qui peut le renverser à tout moment. Il s’efforce de ne pas brusquer les choses et répète souvent qu’il est « à l’écoute ».
La popularité de Barnier et son jeu avec l’opinion
Malgré une perte de points depuis sa nomination le 5 septembre, Michel Barnier jouit toujours d’une popularité correcte. Il utilise cette popularité pour jouer avec l’opinion publique, qui pourrait être son meilleur allié. Laisser du temps au débat avant d’utiliser le 49.3 lui permet de démontrer l’irresponsabilité de certains députés, embourbés dans des querelles infinies et une surenchère fiscale.
Il est prudent avec la coalition au pouvoir, pleine de ressentiments et de fractures. Il tente de mettre du liant et reçoit chaque mardi les responsables des groupes parlementaires membres du « bloc central ».
La stratégie de distance et le style de Michel Barnier
Michel Barnier s’éloigne du « micro-management ». Il évite de s’impliquer trop directement dans les conflits entre groupes, notamment entre La Droite républicaine et Ensemble pour la République, pour ne pas affaiblir son autorité. En jouant le temps et le détachement, il donne l’impression d’agir de manière désintéressée pour redresser une situation catastrophique.
Les Français semblent pour le moment lui accorder une certaine mansuétude, malgré le chaos politique. Les députés rapportent de leurs circonscriptions que les citoyens sont fatigués des tensions, des jeux d’ego et des mots creux.
Voici une liste des défis qui attendent Michel Barnier :
- La fragilité de sa base parlementaire.
- La gestion des tensions entre les différents groupes parlementaires.
- L’opinion publique volatile.
- La nécessité de redresser une situation économique et politique délicate.
