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Plongez dans la magie de la langue de Marcel Pagnol à travers dix de ses films marquants

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Marcel Pagnol et son art unique de la parole

Considéré comme l’un des cinéastes paroliers les plus impressionnants de son époque, Marcel Pagnol a marqué l’histoire du cinéma français avec sa manière unique d’articuler la parole à travers le septième art. Malgré les critiques souvent adressées au cinéma français pour son bavardage excessif, Pagnol a su utiliser ce trait pour créer une langue unique qui lui est propre.

Le cinéaste a su incorporer les expressions et les tournures caractéristiques de sa Provence natale dans ses dialogues, créant ainsi une langue qui dépasse de loin le simple saupoudrage folklorique. Son art de la parole n’est pas seulement présent dans les dialogues de ses films, mais aussi dans la mise en scène, où le décor provençal sert de toile de fond pour ouvrir des espaces de discussion.

Redécouvrir l’art de la parole de Pagnol à travers une rétrospective

Après une rétrospective à la Cinémathèque française à Paris en juillet, dix films de Marcel Pagnol, dont la célèbre « trilogie marseillaise », ont été remis à l’honneur. Ces dernières restaurations ont permis d’extraire ces classiques de leur gangue patrimoniale, souvent trop usés par des diffusions télévisées multiples et des remakes rarement à la hauteur.

L’occasion pour les spectateurs de savourer à nouveau la langue unique de Pagnol, qui a su utiliser le décor provençal pour créer des espaces de discussion et laisser la parole se développer jusqu’à plus soif. Un trait distinctif de ses films est leur durée, souvent bien au-delà de deux heures, non pas parce qu’il y a beaucoup à dire, mais parce que le drame lui-même est de parole.

La Femme du boulanger : un exemple emblématique du style de Pagnol

La Femme du boulanger (1938), l’une des nombreuses adaptations de Jean Giono par Pagnol, est un exemple emblématique de son style. Le film, qui raconte l’histoire d’un boulanger dont la jeune et jolie épouse s’enfuit avec un berger, est une variation sur la figure du cocu, mi-bouffonne, mi-tragique.

Mais au-delà de l’intrigue, c’est la dépense de parole autour de l’événement qui retient l’attention : déni du boulanger, moqueries des villageois, cancans, spéculations, digressions, tout est mis en œuvre pour faire vivre le langage pagnolien. Plus qu’une simple dramaturgie, la langue devient un torrent qui charrie une sociabilité méridionale, un monde de relations et d’affects.

Voici une petite liste des dix films de Marcel Pagnol à redécouvrir :

  • La Fille du puisatier (1940)
  • La Femme du boulanger (1938)
  • Marius (1931)
  • Fanny (1932)
  • César (1936)
  • Manon des sources (1952)
  • Le Schpountz (1938)
  • Angèle (1934)
  • Regain (1937)
  • Topaze (1936)
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